L’examen stabilométrique

La première plateforme de stabilométrie a été mise au point en 1953 pour permettre de mesurer avec précision les paramètres qui définissent l’équilibre postural d’un sujet en position debout.

Aujourd’hui informatisé et présent dans de nombreux cabinets de posturologie, ce dispositif médical fourni au praticien des informations fondamentales sur la stabilité du patient et les moyens énergétiques qu’il met en œuvre pour la conserver.

Au cours de l’analyse, la plateforme va relever 256 fois la position du centre de pression du patient (qui est corrélé à la projection au sol de son centre de gravité, mais différent de lui). Chacune des positions sera matérialisée par un point sur un repère orthonormé dont le centre représente le barycentre du polygone de sustentation.

Ces points sont ensuite enfermés dans une ellipse, la position de cette ellipse sur le repère nous permet de mesurer les décalages du patient par rapport à la position de référence. La taille de l’ellipse donne des informations sur les oscillations posturales pendant le temps de la mesure. Schématiquement on pourra dire que plus elle est grande, plus le patient est instable et sans doute aussi dépense de l’énergie pour se maintenir debout. On analyse ainsi le « rendement » dans le maintient de la station debout !

D’autres données plus fines pourront orienter le thérapeute vers les origines des dérèglements posturaux et d’avancer certains éléments de diagnostic.
Ces mesures s’expriment souvent en mm, voire en 10ième de mm, ce qui montre bien que les déviations posturales sont souvent invisibles à l’ œil nu et qu’il était nécessaire d’avoir un appareil de mesure pour les quantifier.

On effectue habituellement plusieurs mesures, par exemple les yeux ouverts et les yeux fermés.On pourrait penser qu’il est ridicule de vouloir réduire un patient à l’étude de son centre de gravité alors que la posturologie est par définition la plus holistique des spécialités médicales. Il n’en demeure pas moins que cette analyse devrait faire systématiquement parti de l’examen clinique postural car elle permet au thérapeute, de comparer ses données aux valeurs moyennes de référence, de suivre l’évolution des dysfonctions posturales de son patient et surtout de confronter son analyse clinique à des mesures scientifiques irréfutables.

Bibliographie de référence : la posturologie (Masson)
Auteurs : Dr Pierre-Marie Gagey ; Dr Bernard Weber

 

Pierre Lapègue



Mis à jour le 11/02/2020

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