Pourquoi s’être inscrit à une épreuve de 260 km en Algérie, au départ de Tamanrasset, dans le désert du Hoggar ? Je ne sais pas, et ce n’est sûrement pas en restant chez moi que je l’aurais appris. Voilà pourquoi un beau matin de mars, je me retrouve à la cascade de Tamakrest, à faire et défaire mon sac. Je conserve l’obligatoire, je me débarasse du superflu. L’organisation vérifie mon matériel, c’est bon. Je suis prêt, et mon sac de 6 kg aussi. Allons-s’y !

Stratégie. Le soleil est au rendez-vous pour la photo de groupe sous l’arche de départ. Prudemment, nous nous élançons à la recherche de sable dur pour nous économiser. Thierry Adeline et moi avons décidé de courir ensemble. Devant, Wouter Hamelinck le Belge et Hamza Nedjani l’Algérien sont déjà partis. Nous calquons notre allure sur celle de Pierre Gagnière, expérimenté dans ce type d’épreuves.

Au sable succède une piste caillouteuse qui monte doucement vers le massif de Amezeghiane. Nous sommes dans le Hoggar, l’univers est minéral. Nous avons face à nous un désert de pierres travaillées par l’érosion. Ici, point de poésie, la nature est rude. Alors que le soleil s’en donne à cœur joie sur nos peaux de citadins, le vent se lève, rendant la chaleur plus supportable, mais nous asséchant un peu. Boire, il faut, mais pas trop !

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Source : « Ultra-fondu » (mai 2009).

Michel Deschamps