Avant l’opération :

Par qui dois-je me faire opérer ?

La personne la mieux placée pour juger des résultats chirurgicaux est votre médecin traitant qui voit régulièrement revenir ses patients opérés et se fait une idée précise sur le chirurgien. Beaucoup de patients viennent par ailleurs « de bouche à oreille » conseillés par une amie satisfaite.

Combien cela va-t-il me coûter ?

L’opération est prise en charge entièrement en ce qui concerne la sécurité sociale. Néanmoins la majorité des chirurgiens sont en honoraires libres et peuvent vous demander un dépassement d’honoraires, éventuellement remboursé par votre mutuelle, avec une facture. Cela est à préciser clairement avant l’intervention.

Dois-je voir l’anesthésiste ?

La consultation est obligatoire même si le patient sort le jour même, même si l’anesthésie n’est pas générale. Elle doit se faire entre un mois avant et trois jours avant l’opération. L’anesthésie peut être générale, locorégionale par péridurale, voir locale par un geste derrière le genou. L’anesthésiste offrira le choix au patient, à condition que son dossier médical le permette.

Que dois-je amener pour l’intervention ?

En dehors des affaires de toilette habituelles, il faut penser à amener des béquilles et une chaussure spéciale de marche si le chirurgien l’a prescrit, ainsi que les radiographies.

L’hospitalisation :

Quelle est la durée de l’hospitalisation ?

Selon le geste chirurgical prévu, les habitudes du chirurgien, le contexte social du patient, la durée peut aller de quelques heures à 2 à 3 jours.

Quand vais-marcher ?

En principe, dès l’intervention, la marche est possible, avec ou sans chaussure spéciale selon le type d’intervention, les habitudes du chirurgien et la résistance de l’os. Il est indispensable dans tous les cas de bien surélever le membre pour lutter contre l’oedème dès lors que l’on n’est pas debout. Des béquilles peuvent être utiles.

L’opération :

Combien de temps dure-t-elle ?

En général, selon le ou les gestes prévus, elle dure entre 30 et 60 mn, parfois plus.

Peut-on faire les deux pieds en même temps ?

Cela est techniquement possible, mais déconseillé car la récupération sera beaucoup plus laborieuse, le patient ne pouvant être aidé par un membre valide.

Quelle technique va-t-elle être utilisée ?

Cela doit avoir déjà été l’objet de la consultation chirurgicale. Les précisions portent sur la technique, classique ou mini-invasive, voire les deux, la mise en place ou non d’implants métalliques, la localisation et taille des cicatrices, l’utilisation ou non d’un drain.

Le post-opératoire immédiat :

Vais-je avoir mal ?

L’anesthésie locale ou loco-régionale protègent pendant plusieurs heures, délai mis à profit pour débuter le traitement par cachets. L’anesthésie générale est suivie pendant l’hospitalisation de prescription d’antalgiques majeurs type morphine pour passer le cap des douleurs maximales vers la 17° heure post-opératoire. Dans ces conditions on peut réellement dire que les douleurs effroyables rapportées par nos grand-mères ont disparues.

Quand me fait-on le premier pansement ?

Certains chirurgiens le font au bout de 48 heures, d’autres préfèrent le laisser quelques jours, d’autres encore le font plus tard, en particulier pour la chirurgie mini-invasive, pour placer alors une cale en silicone entre les orteils pour maintenir provisoirement la bonne position, le temps de consolidation de l’os. Les pansements par la suite se font au rythme de 3 par semaine pendant 15 jours. Il ne faut pas le mouiller, enfermant le pied dans un sac en plastique sous la douche.

Vais-je avoir des piqûres anti-coagulantes ?

Cette pratique n’est pas officiellement admise, mais pratiquée par beaucoup de chirurgiens pour minimiser le risque de phlébite, pendant une durée de 15 à 21 jours.

Les suites opératoires :

Doit-on retirer des fils de suture ?

Les fils sont résorbables, ou non selon le chirurgien. Dans ce dernier cas, on les retire autour du 15° jour post-opératoire.

Quand peut-on mouiller la cicatrice ?

Après l’ablation des fils, donc au-delà de 15 jours.

Quand vais-revoir mon chirurgien ?

Le premier rendez-vous est parfois précoce, en particulier pour la chirurgie mini-invasive, pour que le chirurgien fasse lui-même le premier pansement, capital, car rien d’autre ne tient les os sectionnés en bonne position. Il pourra également mouler sur mesure une petite cale en silicone tenant les orteils, le temps de la consolidation osseuse.

Que va-t-on faire au premier rendez-vous ?

Le chirurgien va contrôler la cicatrice, vérifier les radiographies que vous aurez fait le jour même, donner de la rééducation afin que le kinésithérapeute mobilise les orteils, masse les cicatrices pour les décoller, lutte contre l’œdème, vous aide à retrouver un schéma normal de la marche en déroulant bien le pas. En principe la chaussure de marche éventuellement prescrite est abandonnée.

Doit-on toujours surélever le membre ?

La lutte contre l’œdème doit être permanente, prolongée jusqu’à sa disparition qui peut prendre plusieurs mois. Il est conseillé de placer des cales sous les pieds du lit plutôt que de mettre un oreiller sous le matelas, et de poser le pied sur un tabouret quand vous êtes assis.

Quelle est la durée d’arrêt de travail ?

Il dépend bien sûr de la nature du travail, mais également des transports : il est par exemple déconseillé d’avoir à piétiner debout à son travail, ou d’avoir à faire une demi-heure de métro matin et soir pendant 21 à 45 jours selon le cas. Cela doit avoir été évalué en pré-opératoire, afin de ne pas avoir de mauvaises surprises.

Quand peut-on conduire une voiture ?

Un délai de 30 jours semble raisonnable.

Dois-je arrêter de fumer ?

Il est fortement conseillé d’arrêter de fumer dans les suites opératoires, au moins pendant la phase de cicatrisation cutanée. En effet, l’inhalation de nicotine contenue dans la cigarette a pour effet de contracter les vaisseaux sanguins qui amènent les éléments de la cicatrisation, et la retarde donc. Dans le même ordre d’esprit, le médecin en cas de doute vous demandera de faire un doppler des vaisseaux pour dépister un problème veineux ou artériel.

Le rendez-vous du 45° jour

Est-il normal que l’œdème soit encore présent ?

Oui cela est parfaitement normal. Les règles décrites plus haut s’appliquent encore, de façon certes moins rigide. L’œdème sera le dernier symptôme à disparaître, au bout de plusieurs mois, et en fonction de la qualité de l’état veineux des membres inférieurs de la patiente.

Comment me chausser ?

Le port de chaussures normales du commerce est possible à ce stade. Parfois une pointure supérieure d’une taille est nécessaire jusqu’au 3° mois. Le port de chaussures pointues ne sera pas possible pour toutes les femmes, le cas échéant, le délai est au-delà du 3° mois.

Quand puis-je reprendre le sport ?

La natation ou la gymnastique en salle peuvent être repris vers le 30° jour, le vélo en salle vers J45, les autres sports autorisés vers le 3° mois.

Faut-il faire des semelles ?

Elles ne sont pas systématiques mais peuvent être utiles car les appuis au sol sont possiblement modifiés par l’intervention. Par ailleurs, en cas de pied plat valgus, le talon est déjeté en dehors et le poids du corps se porte du côté du gros orteil : pour prévenir la récidive, il est alors indispensable de faire des semelles chez un podologue. Le délai à respecter après chirurgie est au minimum de trois mois.

A distance :

Peut-il y avoir des récidives ?

Les récidives sont toujours possibles, en particulier chez les femmes opérées jeunes dont l’espérance de vie est longue, possiblement émaillée de déformations nouvelles. Cependant depuis que les gestes osseux sont pratiqués, l’architecture de fond du pied étant modifiée, les récidives sont moins nombreuses et moins sévères. Si une analyse d’ensemble du problème n’a pas été réalisée, des conséquences peuvent survenir non seulement au niveau du gros orteil, mais également des autres, avec apparition notamment de douleurs sous l’avant-pied et rétraction des orteils en griffe. Un enraidissement de l’articulation à la base du gros orteil peut également survenir.